Nolan est né prématurément le 23 décembre 2014.
Un souci de cordon ombilical nous a obligé à pratiquer une césarienne, à 6 mois et demi de grossesse.
Il pesait 850 grammes. Nolan est resté deux mois à l’hôpital, où nous avons été très encadrés.
J’ai senti que quelque chose n’allait pas.
Vers l’âge de six mois, je voyais bien que quelque chose n’allait pas. Nolan ne regardait pas dans les yeux,
son regard était « absent ». Je dirai qu’il était comme « figé ».
Nous avons consulté plusieurs médecins, et ces derniers nous disaient qu’il ne fallait pas comparer l’évolution de Nolan à celle des autres enfants car il était prématuré. Mais aussi, que Nolan garderait peut-être des séquelles du fait qu’il était né prématurément.
Lorsque Nolan avait un an et demi, nous avons eu rendez-vous à l’hôpital Charles-Nicolle (Rouen), le chef de pédiatrie docteur Marret a été interpellé, notamment lorsque nous lui avons expliqué que notre fils avait commencé à babiller « et pouf » ça s’était arrêté.
Docteur Marret nous a orienté vers un autre médecin, la question était toujours de savoir si l’évolution de Nolan était dû au fait qu’il soit prématuré ou si c’était autre chose.
À l’UNIDEP (Unité de Diagnostic et d’Évaluation Pluri-professionnelle), le docteur Rosier a annoncé qu’il s’agissait peut-être d’autisme, et qu’il fallait suivre Nolan pendant une année. Et essayer de le sortir de sa bulle.
Le diagnostic est tombé
Au CAMSP (Centre d’Action Médico-Social Précoce) de Dieppe, un suivi a été mis en place, Nolan a fait partie du premier groupe du centre.
Un psychomotricien, un psychologue et une éducatrice spécialisée ont suivi notre fils, au bout d’un an, le diagnostic est tombé : Nolan est autiste niveau 3.
C’est alors que le psychologue, Monsieur Le Borgne, nous a parlé de la crèche Les p’tits Babadins.
Nolan allait dans une crèche municipale, mais ça s’est très mal passé, il y avait deux personnes pour dix enfants, alors qu’il a besoin d’un accompagnement presque individuel !
Les p’tits Babadins
Chez Les p’tits Babadins, il y a un meilleur encadrement, une personne encadre deux ou trois enfants.
Depuis deux ans, Nolan y va une journée par semaine, le mercredi, ça me permet de souffler !
Ce qui est primordial, c’est la sociabilisation de Nolan, pour lui permettre d’aller à l’école par la suite.
À la crèche Les p’tits Babadins,
il a accepté petit à petit de regarder les autres, et accepte d’interagir (à son niveau). Avant, il ne voulait pas être dans la même pièce qu’eux.
Cette année (avant confinement !) il allait à la fois à la crèche le mercredi et à l’école maternelle, le lundi et le vendredi. (il y avait été l’an dernier un peu pour s’habituer et cette année le rythme était de deux fois par semaine).
Son institutrice est ouverte, elle ne connaissait rien aux questions autour de l’autisme mais a accepté que la psychologue Madame Le Gall qui suit Nolan chez Les p’tits Babadins et chez nous, aille à l’école et lui explique comment fonctionne notre fils.
À propos, Nolan ne parle pas, il a dit deux ou trois mots comme « papa » « maman » et s’est arrêté là.
A l’école
À l’école aussi ça se passe bien, les enfants ont compris qu’il était différent. Il a son coin à lui, avec ses jeux (bac avec du sable et du riz, jeux d’encastrement…), les autres viennent parfois jouer avec lui.
Les autres élèves l’entourent aussi, pour le chant. Nolan attend la reprise, il montre la photo de classe, le déconfinement a changé ses habitudes, ça le déstabilise.
Il continue à être suivi par un psychomotricien et par la psychologue de crèche, il ne va pas encore chez l’orthophoniste d’une part parce qu’il y a un long délai, mais aussi, il est trop dissipé.
Madame Le Gall lui apprend à tenir assis autour d’une table d’abord.
On attend de pouvoir le faire réintégrer la crèche en juin, et l’année prochaine, il restera en maternelle et continuera aussi la crèche où ça se passe bien pour lui.